AMD lance une nouvelle puce d'intelligence artificielle pour rivaliser avec Nvidia

AMD a dévoilé une nouvelle puce d'intelligence artificielle, l'Instinct MI325X, dans le but de concurrencer Nvidia sur le marché des centres de données, alors que la demande pour les solutions AI continue de croître rapidement.

Mi-octobre, AMD a présenté la MI325X, une puce AI conçue pour équiper les centres de données, et qui viendra concurrencer les GPU Blackwell de Nvidia, dont la production en série débutera en 2025. Avec cette nouvelle puce, AMD espère réduire l'écart de performance avec son rival, qui domine actuellement le marché avec plus de 90 % des parts de marché des puces AI pour centres de données.

AMD, qui a déjà vu ses ventes de puces pour centres de données doubler en un an, ambitionne de capter une part importante d'un marché de l'IA en pleine expansion, estimé à 500 milliards de dollars d'ici 2028.

Une stratégie tournée vers l'infrastructure complète d'IA

AMD ne se contente pas de rivaliser sur le terrain des puces. L’entreprise cherche à fournir une infrastructure complète pour l'intelligence artificielle, incluant non seulement des processeurs graphiques (GPU), mais aussi des unités de traitement central (CPU) et des outils logiciels. Lors de la présentation de son nouveau catalogue de solutions AI, AMD a dévoilé des produits complémentaires comme les processeurs EPYC 5ème génération et des technologies de mise en réseau conçues pour optimiser les performances des centres de données IA.

Cette approche intégrée fait écho à celle de Nvidia, qui propose également des solutions complètes combinant matériel et logiciels pour répondre aux besoins croissants en puissance de calcul dans les environnements AI. Cependant, AMD espère se démarquer en misant sur une plus grande flexibilité pour les développeurs et les entreprises.

Une bataille sur le front logiciel

Si les performances matérielles sont cruciales, le succès d’AMD face à Nvidia dépendra en grande partie de sa capacité à attirer les développeurs et les géants du cloud. Nvidia bénéficie d’une position dominante grâce à son écosystème logiciel CUDA, utilisé par la plupart des développeurs d’IA pour programmer leurs modèles. Cela crée un verrouillage technologique qui a rendu difficile pour d'autres acteurs, comme AMD, de pénétrer ce marché.

Consciente de cet obstacle, AMD a intensifié ses efforts pour améliorer son propre environnement logiciel, le ROCm (Radeon Open Compute), afin de rendre ses puces compatibles avec les modèles d'IA existants et permettre aux entreprises de migrer plus facilement de l'écosystème Nvidia vers ses propres solutions.

Un marché en expansion mais une concurrence féroce

Le marché des puces AI, dominé par Nvidia, représente une opportunité massive pour AMD. Alors que les technologies d'IA générative comme ChatGPT alimentent la demande en puissance de calcul, de plus en plus d'entreprises cherchent à adopter des solutions plus abordables et performantes. AMD vise à se positionner comme une alternative compétitive, notamment en offrant une flexibilité d'intégration plus grande grâce à des standards ouverts.

Cependant, la route est encore longue pour qu'AMD rattrape Nvidia. Ce dernier continue de dominer le secteur grâce à ses marges importantes, atteignant parfois 75 % sur certaines de ses puces. Malgré cela, la concurrence croissante pourrait exercer une pression sur les prix à long terme, ce qui pourrait profiter aux entreprises cherchant à adopter des solutions AI à moindre coût.

AMD face à ses autres concurrents

Outre Nvidia, AMD doit également rivaliser avec Intel sur le segment des processeurs pour centres de données. Bien qu’Intel détienne encore une part majoritaire du marché des processeurs avec sa gamme Xeon, AMD a gagné du terrain ces dernières années grâce à ses puces EPYC. La dernière génération de processeurs EPYC, annoncée en parallèle du lancement de la MI325X, vise à renforcer la position d'AMD dans les environnements de serveurs AI.

Les nouvelles puces EPYC sont proposées dans plusieurs configurations, allant des processeurs à faible consommation pour des applications légères jusqu’à des puces ultra-puissantes destinées aux supercalculateurs. Ces processeurs sont particulièrement adaptés pour alimenter les charges de travail AI qui nécessitent à la fois des capacités CPU et GPU.

Parmi les autres concurrents qui montent, AMD devra également faire face à Groq, une start-up qui a levé 640 millions de dollars cet été, portant sa valorisation à 2,8 milliards de dollars.