La BCE accélère sur les règlements en DLT
La Banque centrale européenne travaille sur une nouvelle plateforme permettant le règlement des transactions en monnaie banque centrale via la technologie des registres distribués (DLT). Un projet qui vise à moderniser l’infrastructure financière tout en garantissant la stabilité du système.
La BCE a annoncé son intention de développer une plateforme visant à intégrer la technologie DLT dans son infrastructure de paiement et de règlement. Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de modernisation des transactions financières tout en assurant leur interopérabilité avec Target Services, le système actuel utilisé par l’Eurosystème pour le règlement des paiements et des titres.
Dans cette première phase, la BCE cherche à assurer une transition en douceur en maintenant un lien entre les transactions basées sur DLT et les infrastructures existantes. L'objectif est de permettre aux institutions financières d'exploiter les avantages de cette technologie sans rompre avec les mécanismes de règlement traditionnels.
Une intégration à long terme en préparation
En complément de cette première étape, la BCE explore une solution plus ambitieuse qui viserait à intégrer plus profondément la DLT dans les opérations de règlement. Cette deuxième phase pourrait inclure le règlement des transactions transfrontalières, notamment les échanges de devises.
Un tel projet nécessitera des ajustements réglementaires et technologiques majeurs, et impliquera aussi bien les banques centrales que les acteurs privés. La BCE envisage un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin d’anticiper les défis liés à l’interopérabilité, à la sécurité et à l’efficacité des règlements en monnaie banque centrale sur DLT.
Des essais déjà menés sur le règlement en DLT
Avant d’annoncer cette initiative, la BCE avait déjà réalisé des tests sur l’utilisation de la DLT pour le règlement des transactions en monnaie banque centrale. Entre mai et novembre 2024, ces essais ont mobilisé 64 participants, dont des banques centrales, des institutions financières et des opérateurs de plateformes DLT.
Ces tests ont permis d’évaluer les bénéfices et les limites de cette approche. Parmi les enjeux soulevés figurent la nécessité d'assurer une vitesse de règlement optimale, la résilience du système face aux incidents techniques et la capacité d'intégrer la DLT sans compromettre la stabilité du marché financier.
Un projet aligné avec l’intégration financière européenne
La BCE inscrit ce projet dans une volonté plus large d’intégration des marchés financiers numériques au sein de l’Union européenne. L'institution plaide pour une union des marchés de capitaux numériques, qui permettrait de fluidifier les transactions et de renforcer la compétitivité des infrastructures européennes face aux initiatives d’autres zones économiques.
L’accès à un règlement en monnaie banque centrale sur DLT pourrait également limiter la dépendance aux plateformes privées et garantir un cadre réglementaire homogène à l’échelle de l’Union. Toutefois, la BCE reste prudente quant aux risques de fragmentation et de concentration du marché que pourrait engendrer l'essor des technologies financières décentralisées.
Un calendrier encore à préciser
Aucune date précise n’a été annoncée pour le déploiement de cette plateforme. La BCE indique qu’un calendrier plus détaillé sera communiqué ultérieurement, en fonction des avancées techniques et des discussions avec les acteurs du marché.
En poursuivant cette initiative, la BCE affirme sa volonté d’accompagner l’innovation tout en préservant la stabilité du système financier. Si le projet se concrétise, il pourrait marquer une étape majeure dans l’adoption des technologies émergentes par les infrastructures financières européennes.