Alexandre Laizet : « 2024 constitue l'année 0 de l'adoption institutionnelle de Bitcoin »

Publié le 6 janvier 2025

Le Deputy CEO et Directeur de la Stratégie Bitcoin de The Blockchain Group revient pour La Place sur la stratégie de trésorerie Bitcoin de son entreprise et sur l’adoption de Bitcoin par les acteurs institutionnels.

La Place. Alexandre Laizet, vous êtes Deputy CEO de The Blockchain Group. Quelle est la stratégie de votre entreprise ?

Alexandre Laizet. Nous sommes une société cotée sur Euronext Growth Paris, avec deux filiales opérationnelles : Iorga et Trimane. La première est spécialisée dans les développements spécifiques applicatifs sur mesure et Trimane dans la Data Intelligence et l'IA. Nous sommes également la première société  européenne à avoir adopté une stratégie de trésorerie Bitcoin, qui vise à maximiser au fil du temps le nombre de bitcoins par action. Nous accumulons le plus de bitcoins possibles au niveau de la trésorerie à travers des excès de trésorerie mais aussi des levées de capital. Cette stratégie a été notamment développée par Microstrategy aux États-Unis.

Notre stratégie de “Bitcoin Treasury Company” a été lancée le 5 novembre 2024. Nous avons d'abord levé 1 million d'euros pour acheter 15 bitcoins, puis 2,5 millions d'euros avec l’achat de 25 bitcoins supplémentaires et l'entrée au capital de la société holding Chohol présidée par Yves Choueifaty et d'Adam Back, qui apparaît notamment dans le white paper de Bitcoin. Si ces acteurs croient dans le potentiel de The Blockchain Group, c’est que nous avons récemment assisté à un changement de paradigme dans la finance d'entreprise, qui avait auparavant souvent tendance à juger négativement la volatilité. Avec Bitcoin, nous avons en quelque sorte la capacité, tous les 2-3 mois, de réaliser une opération de M&A pour acheter un actif qui génère environ 60% de croissance annualisée sur quatre ans historiquement, sans risque d’exécution autre que l’effondrement du Bitcoin.

La Place. En quoi consiste votre rôle de directeur de la Stratégie Bitcoin au sein de The Blockchain Group ?

Alexandre Laizet. J’ai rejoint The Blockchain Group début novembre, et je travaille activement avec le board et l’équipe de direction opérationnelle pour déterminer les opérations éventuelles qui peuvent être les plus bénéfiques pour augmenter le nombre de bitcoins par action au fil du temps. Toute opération est analysée par ce prisme : l’augmentation du nombre de bitcoins doit toujours être supérieure au fil du temps à la dilution des actions - c’est-à-dire une opération qui apporte de la valeur aux actionnaires sur le long terme. J’ai deux piliers : lever du capital dans des conditions qui nous permettent d’augmenter le nombre de bitcoins par action au fil du temps, et communiquer sur cette stratégie pour être le plus transparent possible avec le public et les actionnaires. L’important est de respecter les principes simples mais très importants de la stratégie de trésorerie Bitcoin : accumuler du Bitcoin, ne pas le vendre, et le détenir indéfiniment.

La Place. Comment votre parcours, notamment votre rôle de Digital Assets Lead chez Accenture, éclaire-t-il votre mission actuelle ?

Alexandre Laizet. J’étais en effet responsable de l’équipe « Actifs numériques » au sein d’Accenture pour la France et le Benelux, mais aussi de l’offre blockchain publique pour les services financiers au niveau mondial. Dans ce cadre là, mais aussi à travers mes expériences passées, j’ai pu travailler avec plus de trente institutions financières et entreprises multinationales dans le monde. J’ai notamment eu l’opportunité d’aider les banques systémiques à définir leur stratégie de conservation d’actifs numériques, d’offre de trading de Bitcoin et cryptoactifs pour leur clientèle retail et intentionnelle et de tokenisation d’actifs financiers. Le marché était au début relativement frileux, notamment en raison du scandale FTX. Certains acteurs découvraient le sujet, quand d’autres étaient très avancés mais n’allaient pas aussi vite qu’ils le souhaitaient pour des raisons internes. Le lancement par BlackRock de son ETF Bitcoin et d’un fonds monétaires sur blockchain publique a complètement bouleversé le tempo autour du Bitcoin et de la tokenisation d’actifs financiers. Nous sommes au début d’une vague gigantesque d’adoption à la fois institutionnelle et mainstream de cette classe d’actifs, qui permet de se lancer avec confiance dans l’avenir.

La Place. De gros progrès ont été réalisé, mais que reste-t-il encore à faire ?

Alexandre Laizet. 2024 constitue l’année 0 de l’adoption institutionnelle, nous sommes encore au tout début. Aujourd’hui, 5% de la population mondiale a touché de près ou de loin au Bitcoin. Mais pour devenir mainstream, entre dix et quinze ans seront nécessaires pour une adoption totale de cette classe d’actifs et de tout ce qui tourne autour. Il faut maintenant mettre en place tous les liens nécessaires entre la finance traditionnelle et la nouvelle finance autour de Bitcoin. Que ce dernier soit intégré par toutes les banques, tous les corporate, en tant que réserve de valeur mais également via les moyens d’échange comme les stablecoins ou les fonds monétaires. On assiste à une tokenisation des marchés financiers de manière générale. Bitcoin est au cœur de cette évolution, mais cela va prendre du temps. Tout reste à faire. Tout un écosystème financier comparable au système  traditionnel va se construire autour de Bitcoin comme réserve de valeur fondamentale, et avec des technologies blockchain pour déplacer la valeur et les titres de manière beaucoup plus efficace entre les institutions financières et entre particuliers.

Alexandre Laizet. J’étais en effet responsable de l’équipe « Actifs numériques » 
au sein d’Accenture pour la France et le Benelux, mais aussi de l’offre blockchain 
publique pour les services financiers au niveau mondial. Dans ce cadre là, mais 

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