Face à DeepSeek, la contre-attaque d’OpenAI
OpenAI a dévoilé son modèle o3-mini et son outil Deep Research, une double offensive visant à répondre à la montée en puissance de DeepSeek.
OpenAI a lancé son modèle o3-mini, une version plus compacte de sa série o3, qui met l’accent sur des capacités de raisonnement améliorées tout en nécessitant moins de ressources informatiques. Ce modèle se distingue par des temps de réponse réduits et une gestion plus efficace des requêtes complexes, le rendant accessible même aux utilisateurs de la version gratuite de ChatGPT.
L’un des éléments clés d’o3-mini est l’introduction de niveaux de raisonnement ajustables : faible, moyen et élevé. Cette approche permet aux utilisateurs d’adapter la profondeur des réponses en fonction de leurs besoins. Les abonnés ChatGPT Plus bénéficient de 150 requêtes par jour avec ce modèle, une amélioration notable par rapport aux 50 requêtes offertes avec le modèle o1-mini. Les utilisateurs gratuits y ont également accès via l’option "Reason" dans l’interface de ChatGPT, bien que le nombre de requêtes soit limité.
Deep Research : un agent d’analyse autonome
En complément d’o3-mini, OpenAI a lancé Deep Research, un agent d’intelligence artificielle conçu pour mener des analyses approfondies et compiler des rapports détaillés. Cet outil est destiné aux professionnels de la finance, de la science et des politiques publiques, ainsi qu’à toute personne ayant besoin d’un travail de recherche automatisé et structuré.
Deep Research fonctionne en analysant des centaines de sources sur une période allant de cinq à trente minutes. L’utilisateur peut soumettre une requête accompagnée de documents ou de feuilles de calcul pour fournir un contexte supplémentaire. Pendant le traitement, une barre latérale affiche l’évolution de la recherche avant de livrer un rapport final, qui intègre citations et synthèses d’informations.
OpenAI prévoit d’ajouter des images et des graphiques aux rapports de Deep Research dans les semaines à venir, pour rendre cet outil encore plus complet. Malgré ces avancées, l’entreprise reconnaît que le modèle peut parfois générer des informations erronées ou mal interpréter certaines sources, un défi commun aux intelligences artificielles génératives.
Une réponse directe à la menace DeepSeek
L’annonce de ces nouvelles fonctionnalités intervient peu après le lancement de DeepSeek R1, un modèle open-source chinois qui a bouleversé l’industrie de l’IA en offrant des performances de haut niveau avec un coût de développement réduit. DeepSeek a prouvé qu’il était possible de concurrencer OpenAI avec des infrastructures moins puissantes, ce qui a alarmé les acteurs américains du secteur.
L’un des principaux arguments en faveur de DeepSeek repose sur son efficacité matérielle : il utilise des puces Nvidia H800, destinées au marché chinois et soumises à des restrictions d’exportation. OpenAI cherche donc à rassurer ses investisseurs et à consolider sa position dominante en proposant des alternatives plus performantes et optimisées.
Un enjeu stratégique pour les États-Unis
Au-delà de la simple concurrence technologique, cette rivalité s’inscrit dans un contexte géopolitique plus large. Le gouvernement américain soutient ouvertement OpenAI et a récemment introduit ChatGPT Gov, une version dédiée aux institutions publiques. À l’inverse, DeepSeek suscite des inquiétudes en raison des transferts massifs de données vers la Chine, renforçant les craintes en matière de cybersécurité et de souveraineté numérique.
OpenAI continue également de renforcer son assise financière, avec des levées de fonds considérables. Après avoir obtenu 6,6 milliards de dollars en octobre 2024, la société serait en discussions avec SoftBank pour un nouvel investissement de plusieurs dizaines de milliards de dollars, ce qui porterait sa valorisation bien au-delà des 157 milliards de dollars déjà atteints.
Avec le lancement d’o3-mini et de Deep Research, OpenAI entend non seulement répondre à la menace posée par DeepSeek, mais aussi asseoir son leadership dans le domaine de l’intelligence artificielle générative et de la recherche automatisée. Cette bataille technologique entre les États-Unis et la Chine ne fait que commencer, et les prochains mois seront décisifs pour déterminer l’évolution du marché de l’IA.