Mise à jour Shanghai : Ethereum achève sa mue
Mercredi 12 avril, la blockchain Ethereum a réalisée sa mise à jour intitulée « Shanghai », venue
conclure la mutation commencée en septembre avec The Merge. Principale conséquence : les
utilisateurs ayant bloqué des ethers sur la beacon chain depuis 2020.
Le processus de la blockchain Ethereum a cette fois pleinement réalisé son passage de la preuve de
travaille (ou proof of work) à la preuve d’enjeu (proof of stake). Le mercredi 12 avril, le nouveau hard
fork (c’est mise à jour majeure) d’Ethereum, intitulé Shanghai, a en effet permis aux utilisateurs
ayant bloqué des ethers de les retirer.
En effet, le changement de processus d’Ethereum de la preuve de travail à la preuve d’enjeu avait vu
apparaître un nouveau type d’acteur, les « validateurs » (voir notre article sur The Merge qui revient
sur cette notion). Plus question désormais de faire résoudre des équations mathématiques
complexes par des mineurs pour créer de nouveaux nœuds. Désormais, des validateurs doivent
« immobiliser » un certain nombre d’ETH (au minimum 32) dans un smart contract pour espérer être
tiré au sort et pouvoir confirmer un bloc sur la blockchain.
Depuis la mise à jour Shanghai, les utilisateurs ayant immobilisés (ou « stakés » des jetons) peuvent
désormais retirer ces derniers. En conséquence, de nombreux observateurs craignaient qu’un retrait
massif d’ETH entraînent une chute importante du cours du token. En effet, nombre de ceux qu’on
appelle les « stakers », qui ont immobilisés leurs tokens depuis décembre 2020, étaient susceptibles
de souhaiter retirer ces derniers.
Une semaine après le hard fork, les premiers bilans tendent à se montrer plutôt positif. Le prix de
l’ether a ainsi dépassé la barre symbolique des 2000 dollars pour la première fois depuis quasiment
un an. En effet, la fuite des tokens anticipée n’a pas eu lieu, et la possibilité de pouvoir désormais
retirer les tokens immobilisés semblent avoir renforcé la confiance des investisseurs dans la
blockchain Ethereum. Ainsi, plus de 100 000 ETH ont été déposés dans les 24h ayant suivies la mise à
jour Shanghai.
De plus, si de nombreux jetons ont été retirés (plus d’un million d’ETH à la date du 17 avril), une
grande partie d’entre eux vont être de nouveaux immobilisés, de manière à obtenir un meilleur
rendement. Au total, le nombre de jetons « stakés » au moment du hard fork approche des 18
millions. A court terme, de rares effets négatifs peuvent toutefois être observés. Ainsi, les utilisateurs
ayant réalisé une demande d’ « unstaking » (c’est-à-dire un retrait de jeton) font actuellement face à
une attente estimée à dix-sept jours. A noter que cette attente inhabituelle s’explique à la fois par la
mise-à-jour récente mais aussi par le succès récent de la blockchain.
La question de la scalabilité fera partie des défis majeurs pour Ethereum, ainsi qu’alertait Vitalik
Buterin lui-même : « Si nous ne résolvons pas le problème de la mise à l’échelle avant la prochaine
vague haussière, les gens seront coincés à payer des frais de transaction de 500 dollars ». Parmi les
autres points d’attention, on notera le risque de hacks, fréquents lors de mise à jour aussi
importante, ou encore les actions des régulateurs américains comme la SEC, qui a indiqué vouloir
contrôler plus strictement le « staking ».