OpenAI lance Sora, son générateur de vidéos IA, mais l’Europe devra attendre
OpenAI étend son portefeuille d’outils d’intelligence artificielle avec Sora Turbo, un générateur de vidéos basé sur des instructions textuelles.
Sora, le générateur de vidéos alimenté par l’intelligence artificielle d’OpenAI, est désormais disponible pour les abonnés ChatGPT Plus et Pro, mais uniquement aux États-Unis et dans certains pays en dehors de l’Europe. Cette technologie permet de créer des vidéos de 5 à 20 secondes à partir de simples descriptions textuelles, transformant ainsi des idées en séquences visuelles animées. Cependant, l’Union européenne, la Suisse et le Royaume-Uni ne figurent pas encore parmi les territoires où Sora est accessible, probablement en raison des exigences réglementaires strictes de ces régions, notamment celles du RGPD et des législations locales sur la sécurité en ligne.
OpenAI a présenté Sora pour la première fois en février 2024 à un cercle restreint de créateurs et de testeurs de sécurité. Avec son lancement public, l’entreprise espère démocratiser l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la production vidéo. Toutefois, une demande élevée a temporairement saturé le système dès le jour de son lancement, compliquant l’inscription de nouveaux utilisateurs.
Fonctionnalités et tarification de Sora
Sora Turbo se distingue par ses outils de création avancés, comme Re-mix, qui permet la modification de vidéos existantes, Storyboard pour créer des séquences vidéo cohérente, Blend pour fusionner deux vidéos pour générer une nouvelle séquence, et enfin Loop et Re-cut qui proposent options pour ajuster la durée et l’enchaînement des scènes.
La création de vidéos requiert des crédits, leur coût variant selon la résolution et la durée de la vidéo. Par exemple, une vidéo en 480p coûte entre 20 et 150 crédits, tandis qu’une séquence en 1080p peut nécessiter jusqu’à 2 000 crédits. Les abonnés Pro bénéficient de crédits supplémentaires et d’un accès à des vidéos non prioritaires sans filigrane.
Des ambitions créatives malgré des limites techniques
Bien que Sora Turbo offre des perspectives prometteuses pour les créateurs de contenu, OpenAI reconnaît que l’outil est encore en phase expérimentale. La génération de vidéos reste imparfaite, avec des erreurs dans les lois physiques ou des actions complexes mal rendues. Néanmoins, des outils comme Sora promettent d’élargir les horizons de la narration visuelle en réduisant les obstacles technologiques.
Le lancement de Sora soulève également des questions sur les usages abusifs potentiels de ce type de technologie. OpenAI a intégré des garde-fous, notamment des filigranes visibles, des métadonnées de vérification et des restrictions sur le contenu impliquant des images de personnes ou des sujets sensibles. L’entreprise a explicitement bloqué certaines utilisations, comme les deepfakes sexuels ou les contenus d’exploitation.
Malgré ces précautions, les critiques soulignent que les générateurs de vidéos IA peuvent être utilisés pour diffuser des désinformations, des arnaques ou des contenus manipulateurs, comme cela a été le cas avec des deepfakes impliquant des personnalités politiques. OpenAI a indiqué que sa modération des contenus évoluerait au fil du temps et que les retours des utilisateurs joueraient un rôle crucial dans l’ajustement des politiques de l’outil.
Un marché concurrentiel en pleine expansion
Sora arrive sur un marché où d’autres acteurs technologiques, comme Meta et Google, développent également des outils similaires (respectivement Movie Gen et Veo). Cependant, ces derniers ne sont pas encore disponibles pour le grand public, ce qui donne à OpenAI un avantage temporaire sur ce segment.
Avec un marché de la vidéo IA en rapide évolution, le lancement de Sora pourrait renforcer la position d’OpenAI comme leader de l’intelligence artificielle générative, après le succès de ChatGPT et de DALL-E. Cependant, l’absence de disponibilité en Europe et les défis réglementaires pourraient freiner son adoption mondiale.
