Adopte une IA : Comprendre les agents IA en entreprise
Mercredi 5 février, la communauté de La Place s'est penchée sur le déploiement des agents IA dans l'entreprise, avec ceux qui les font.
Comment accroître la productivité grâce aux outils d'IA, et notamment des agents ? Comment anticiper et accompagner le changement organisationnel ? C'est à ces questions complexes qu'un panel d'experts a tenté de répondre mercredi 5 février lors de la matinale "Adopte une IA", organisée en marge du Sommet pour l'action sur l'IA.
Des LLMs augmentés aux agents orchestrés
Une matinale introduite par une keynote de Guillaume Gérard, responsable de l'IA pour Capgemini en France. Celui-ci a fait un point sur les dernières innovations en matière d'intelligence artificielle, en explicitant le passage des LLMs (grands modèles de langage) augmentés par la RAG (Retrieval Augmented Generation) aux agents orchestrés.
A l'origine, les entreprises utilisaient en effet la technologie RAG pour utiliser efficacement les modèles de langage : "l'idée est de donner les connaissances nécessaires à l'IA pour qu'elle puisse répondre à vos questions, ainsi qu'une méthode de recherche de l'information", explique Guillaume Gérard. Mais cela ne suffit pas : "On se limite à un chatbot qui n'a pas de capacité d'action". C'est alors qu'entrent en scène les agents "orchestrés", c'est-à-dire une IA capable de comprendre notre intention et de la diviser en tâches simples. Les LLMs en soit n'en sont pas capables. "Les agents, eux, ont des capacités cognitives pour identifier eux-mêmes les bons outils à solliciter et la manière de les utiliser".
Une collaboration entre l’homme et la machine
Cette capacité d'action, qui va au-delà de la capacité conversationnelle des chatbots, qui motive les investissements aujourd'hui pour Guillaume Gérard, en raison des potentiels gains de productivité et des réductions de coûts. Comment l'innovation des agents d'IA a-t-elle été rendue possible ? Pour Guillaume Gérard, la différence a été faite par les LLMs, certes, mais aussi la puissance de calcul permise par les GPUS, et la disponibilité de données en grande quantité.
Aujourd'hui, les agents font déjà partie du quotidien de nombreuses entreprises. Dans le futur, l'enjeu sera d'observer la capacité de ces IA à rejoindre le domaine du physique, explique le responsable de l'IA pour Capgemini en France, qui cite notamment le secteur de la robotique. Quelle est la place de l'homme dans tout cela ? Pour Guillaume Gérard, "ce qui se dessine est une collaboration entre l'homme et la machine. On peut imaginer demain de voir ces agents IA intégrer à tous nos process."
Quels choix stratégiques en termes d’agents d’IA
À la suite de cette introduction, un panel d'experts s'est penché sur l'épineux sujets des choix stratégiques en termes d'agents d'IA pour les entreprises. Frank Pivert, de Waveshift Consulting, a rappelé les deux questions qui se posent pour les entreprises face à la déferlante d'innovations : la réduction des coûts, et la croissance. Les agents orchestrés peuvent en effet permettre une automatisation des tâches et des workflows, même si l'intégration de l'IA peut s'avérer plus compliquée dans un environnement instable comme le lancement d'une nouvelle activité. Faut-il pour autant attendre que tout se stabilise ? Surtout pas, explique Franck Pivert. "Les entreprises qui aujourd'hui apprennent à piloter l'IA vont prendre le marché. La première chose à faire, c'est de démarrer".
"Nous avons aujourd'hui la technologie pour faire énormément de choses", abonde Elodie Hughes. Pourquoi dès lors l'IA n'est-elle pas déjà adoptée partout ? "Parce qu'on touche à la valeur de la compétence", explique la CEO de Light Me Up, qui explique que l'automatisation des tâches peut faire peur et entraîner de l'immobilisme.
L’importance de la donnée
Enfin, pour se lancer de manière efficace, l'un des facteurs qui vont jouer un rôle essentiel est celui de la qualité des données. Thierry Rodary, responsable des architectures données pour les fonctions centrales du groupe Société Générale, rappelle que le mot "intelligence" dans "intelligence artificielle" signifie "information", c'est-à-dire "une donnée qui a un sens ». Jim Stukas, architecte en transformation de l'IA chez Salesforce, insiste aussi sur la nécessité de partir du business case lors de la mise en place d'agents IA : "l'agent doit être intégré dans le processus de l'entreprise, dans lequel il doit aussi y avoir des humains". Il complète : "L'enjeu est que les gens puissent se concentrer sur des tâches à haute valeur ajoutée pour l'entreprise mais aussi pour le client, pour créer un cercle vertueux".
La matinée s’est terminée avec une démonstration par Jim Stukas de l’architecture Agentforce de Salesforce. Une preuve par l’exemple que la révolution des agents IA est déjà bien implantée au sein des entreprises.