Fintech Labs : Une année placée sous le signe de l’intelligence collective

La première édition 2023 des Fintech Labs s’est déroulée du 1 er au 3 février dernier au Palais
Brongniart. L’occasion pour quatre startups innovantes de mettre leur projet à l’épreuve sous le
regard de collaborateurs de grands groupes, de coachs startup insde, de mentors, et d’un jury attentif.

Qui de Workka, Kryptulip, Spicaro ou We Take Part saura convaincre les jurys de cette première
édition 2023 des Fintech Labs ? Au moment de démarrer ces 48h d’open innovation, quatre start-ups
et leurs fondateurs et fondatrices se présentent à la Place Fintech | DeFi, pour une édition qui porte
cette année un intérêt particulier aux NFT. Workka est une plateforme de gestion de la trésorerie
pour les groupes dotés de filiale. Quant à Kryptulip, c’est une place de marché qui vise à promouvoir
et à investir dans les technologies de demain. Spicaro présente un service sur mesure spécialisé dans
la digitalisation d’œuvres d’art avec la création de NFT enrichis. Enfin, We Take Part est une
plateforme pour investir durablement dans les entreprises à impact positif sur la planète.

Chacun des participants démarre l’aventure avec une problématique précise, qu’il souhaite
challenger. Pour les accompagner, de nombreux acteurs vont venir rythmer le hackaton : mentors,
coachs ou membres du jury apportent alors chacun leur éclairage, et les start-ups voient surtout leur
équipe enrichie, le temps de quelques jours, par quelques nouvelles têtes issues de BPI France (6
collaborateurs), de Capgemini (10 collaborateurs), ou du groupe Crédit Agricole (10 collaborateurs).

« Une opportunité en or de me sentir accompagnée dans ma démarche »

Shaila Sahai, fondatrice de We Take Part, souligne l’apport que constitue cette multiplicité des
profils : « Pouvoir bénéficier de conseils de mentors, être entourée d’acteurs de mon secteur, c’était
une opportunité en or pour moi de me sentir accompagnée dans ma démarche ». Parmi tous les
fondateurs et les fondatrices, un message ressort : l’intérêt d’un regard extérieur est majeur pour un
entrepreneur souvent entièrement consacré à son projet. Adrien Bétrancourt, co-fondateur de
Kryptulip, explique : « Cela a permis de prendre un peu de recul sur notre travail et de mettre en
avant ce qui est important dans notre discours, notre ADN. On a souvent tendance à nous concentrer
sur le très technique. » Chloé Méjanès, qui a cofondé Spicaro, attendait précisément cela de son
expérience : « L’objectif était d’être concis, clair, de matérialiser nos pensées pour que ce soit
intelligible par tous, et prêt à envoyer. »

Au-delà du regard extérieur, c’est la diversité des profils qui a permis d’enrichir le discours des
différentes « pépites », et notamment le pitch qui a été présenté en fin de hackathon. « Si on prend
l’exemple du collaborateur du Crédit Agricole qui nous a aidé, l’histoire de ses clients rentraient
fortement en résonnance avec notre produit, ce qui nous a permis d’encore mieux connecter notre
discours commercial avec la solution qu’on propose », se réjouit par exemple Nicolas Amar.

Plus qu’un accompagnement, une synergie

Et du côté des collaborateurs justement ? Si l’objectif des Fintech Labs est bien d’accompagner les
start-ups sélectionnées, la synergie entre grands groupes et entrepreneurs fonctionnent bel et bien
dans les deux sens. « C’est intéressant de nous confronter aux problèmes que vivent les start-ups au
quotidien. Nous n’avons pas les mêmes problèmes dans les grands groupes », reconnaît Prasad Hewa,
du Crédit Agricole CIB. « C’était une prise de recul et une bouffée d’oxygène par rapport à notre
quotidien, qui est complètement différent. On retourne au travail complètement reboosté, on a vécu
deux jours et demi avec eux qui nous ont paru deux semaines ! » Cette sensation de changement
d’air, de prise de risque, on la retrouve également du côté des mentors comme Frédéric Loos,
operating partner chez Cipango : « Cela permet de rencontrer des start-ups qui résolvent des
problèmes en dehors de mon terrain de jeu habituel. Ce sont des acteurs qui apportent une vraie
innovation. »

Alexandre Cazala, architecte solution chez Capgemini, souligne de son côté le défi que constitue le
pitch d’un projet de start-up : « Le fait de présenter un projet qu’on n’a pas mené, qui ne nous
appartient pas devant de potentiels investisseurs était assez exigeant. Cela m’a appris à me mettre
plus en déséquilibre, à apprendre à pitcher un peu plus des projets que je ne maîtrise pas. De plus, si
j’échouais, ce n’est pas moi qui étais impacté ! »

De son côté, Julien Lellouche de BPI France souligne l’apport que constitue une telle expérience pour
un acteur comme la BPI pour qui les start-ups sont un interlocuteur fréquent : « On peut aller voir ce
qui se passe sur le terrain, pour le remonter ensuite aux métiers et ainsi faciliter la mise en relation. Il
faudrait qu’on y soit plus souvent ! J’ai pris conscience de beaucoup de choses. » Le sentiment général
est celui de la satisfaction de pouvoir apporter son expertise au service d’un projet novateur, comme
le résume Lara Huberfeld, UX designer chez CACEIS : « Ce que j’aime, c’est donner de mon expérience
au profit des autres ». Tous soulignent enfin la prise de risque des fondateurs et fondatrices, qui
confient leur entreprise le temps d’un hackathon : « C’était risqué de la part de la fondatrice de nous
laisser son bébé » souligne Jenna Rakotozafy, collaboratrice de Capgemini ayant accompagné We
Take Part.

Au sortir de deux jours et demi intenses, c’est Spicaro qui remporte la palme, en ayant séduit les 15
membres du jurys grâce à sa solution alliant art et nouvelles technologies. Pour les quatre
participants, les exemples des start-ups ayant participé à l’édition 2022 laissent part à l’optimisme :
Fridaa et Onlyone ont levé respectivement 1 et 35 millions d’euros. De son côté, la fondatrice de AML
Factory Charlotte Gaudin reconnaissait être allé « beaucoup plus loin que ce qu’elle pensait ».
En attendant de découvrir le futur de ces quatre start-ups, retrouvez bientôt sur le site de La Place
Fintech un article focus sur Kryptulip, notre coup de cœur 2023 ! Quant à Spicaro, qui a remporté
cette édition, elle remporte un article dans les colonnes de notre partenaire Le Journal du Net une incubation d’un an à la Ruche de Capgemini, et un évènement offert par La Place Fintech.