Les 5 pépites françaises qui ont marqué la tech en avril
De l’IA générative à la cybersécurité en passant par la tokenisation d’actifs, cinq sociétés tricolores ont concentré l’attention en avril par leurs levées de fonds, leurs partenariats ou leurs ambitions industrielles.
Levée record pour Pennylane, en route vers la facturation électronique
La fintech Pennylane a annoncé une levée de 75 millions d’euros début avril, un an après être devenue une licorne. Ce tour de table, mené par les fonds Meritech Capital Partners et CapitalG, filiale d’investissement d’Alphabet, porte sa valorisation à environ deux milliards d’euros. Avec cette nouvelle enveloppe, la plateforme de comptabilité vise l’intégration complète de la facturation électronique, qui deviendra obligatoire pour toutes les entreprises françaises d’ici 2026.
Fondée en 2020, Pennylane revendique plus de 120 000 entreprises clientes et ambitionne de devenir l’outil financier central des PME européennes. Son logiciel combine comptabilité, facturation, paiement et gestion de trésorerie dans une interface unique, connectée en temps réel aux banques et aux administrations fiscales.
Spiko tokenise les placements institutionnels avec Bpifrance
Encore inconnue il y a deux ans, la fintech Spiko s’impose désormais comme l’un des principaux acteurs français de la finance décentralisée. Ce mois-ci, elle a officialisé un partenariat stratégique avec Bpifrance, qui devient investisseur dans son fonds monétaire tokenisé “Spiko Euro”. Adossé à des bons du Trésor français, ce produit permet aux entreprises de placer leur trésorerie en blockchain tout en respectant les exigences réglementaires européennes.
Bpifrance, qui souscrit avec ses fonds propres à ce fonds, valide ainsi l’architecture technique et juridique de Spiko. Avec plus de 220 millions d’euros d’encours, l’entreprise attire déjà 700 clients, dont des startups, des scale-ups et des gestionnaires d’actifs. Sa technologie combine smart contracts sur Ethereum et transparence temps réel sur les actifs sous-jacents.
Sekoia.io muscle sa plateforme de cybersécurité avec 26 millions d’euros
Dans un contexte de pression croissante sur les infrastructures numériques, la startup rennaise Sekoia.io a levé 26 millions d’euros en série B pour déployer sa plateforme de détection et réponse aux cybermenaces à plus grande échelle. L’opération est menée par Revaia, Omnes, Bright Pixel et Bpifrance, portant le financement total de la société à plus de 60 millions d’euros depuis sa création.
Sekoia.io propose une plateforme de type SOC (Security Operations Center) alimentée par l’intelligence artificielle. Elle permet aux analystes de prioriser automatiquement les menaces et de répondre plus vite aux incidents. Déjà adoptée par plusieurs grandes entreprises et fournisseurs de services managés, la solution entend désormais conquérir l’Europe et renforcer ses capacités de veille sur les menaces avancées.
Mistral AI s’allie à CMA CGM pour déployer l’IA à l’échelle industrielle
Le spécialiste de l’intelligence artificielle générative Mistral AI a signé un partenariat stratégique avec CMA CGM, groupe français du transport maritime, assorti d’un engagement pouvant aller jusqu’à 100 millions d’euros. Ce contrat de cinq ans prévoit l’intégration des modèles de Mistral dans les services clients du groupe et dans les outils de vérification de l’information des médias qu’il contrôle.
Mistral, qui propose des modèles de langage open source, renforce ici son ancrage industriel. Après une année marquée par des levées de fonds spectaculaires et des annonces technologiques, ce partenariat constitue un signal fort : l’IA générative ne se cantonne plus aux laboratoires, mais s’intègre désormais dans des processus métier critiques, à grande échelle.
Quandela accélère dans le quantique avec un nouveau soutien stratégique
Acteur clé de l’informatique quantique photonique en France, Quandela a annoncé en avril l’arrivée de Michel Paulin, ancien directeur général d’OVHcloud, à son conseil d’administration. Cette nomination intervient alors que la scale-up étend sa présence en Amérique du Nord et multiplie les projets de déploiement d’ordinateurs quantiques pour les acteurs publics et privés.
Déjà à l’origine du premier ordinateur quantique européen accessible dans le cloud, Quandela mise sur une architecture fondée sur les photons uniques pour contourner certaines limites des systèmes supraconducteurs. La société veut industrialiser ses processeurs et ouvrir de nouvelles applications dans l’énergie, la finance ou encore la défense, consolidant son rôle de tête de pont du quantique made in France.