Virtuality Web3 Summit : 2023, l’année de la maturité
Les 16 et 17 mars, les acteurs du Web3 et du métavers se sont rassemblés à Paris pour l’édition 2023 du Virtuality Web3 Summit. L’occasion de faire le point sur une année 2022 éprouvante, et de se tourner vers les projets qui feront 2023.
Que peut-on attendre de 2023, après l’année agitée qu’a été 2022 ? Voilà comment résumer l’état d’esprit de l’édition 2023 du Virtuality Web3 Summit qui s’est déroulé au Carreau du Temple à Paris. Tous les sujets liés à la blockchain et au métavers y sont abordés : cryptos, réalité virtuelle, etc. Le sentiment général est celui d’un besoin de concret. Côté crypto, l’écosystème sort d’une année 2022 éprouvante, marquée par des scandales comme Terra Luna ou FTX. « Aujourd’hui, il faut avoir une vraie pertinence pour créer une solution et pour la livrer », explique le conférencier Owen Simonin. Comprenez ici : fini la période faste de 2021 où nombre de projets, pas toujours sérieux et durables, parvenaient à lever des fonds. La chute d’acteurs supposés solides a émoussé la confiance des investisseurs, et le secteur de la blockchain fait aujourd’hui face à un manque de liquidités.
Une période de bear market qui ne laissera la place qu’aux projets durables et sérieux, car l’intérêt pour la technologie est lui toujours bien réel, comme l’argumente Owen Simonin : « S’il y a une seule courbe qui continue sa croissance, c’est justement celle du nombre d’utilisateurs qu’il y a dans le monde de la blockchain et des cryptomonnaies. Il y a moins de précipitations, beaucoup moins d’investisseurs, mais il y a un intérêt croissant pour la technologie de la blockchain et pour ce qui en découle. »
Les exemples d’entreprises françaises soucieuses d’apporter une valeur ajoutée durable grâce à la technologie blockchain se sont en effet succédé sur la scène du Virtuality Web3 Summit. On pourra citer l’exemple de Ledger, venu développer les opportunités offertes par les actifs digitaux pour les entreprises, ou encore EDF qui a présenté Exaion Node et Exaion Studio, les nouveaux outils de sa filiale Web3.
Le métavers sous toutes ses formes a également eu une place de choix lors de l’évènement. L’avocat Adrien Basdevant a notamment présenté la « Mission exploratoire sur les métavers » qu’il a rédigé avec Camille François et Rémi Ronfard a destination des ministères de l’économie, de la culture ou encore de la transition numérique. Avec, avant toute chose, un besoin de définition : « On met en avant la pluralité des possibles. Les métavers, c’est avant tout une nouvelle ère esthétique, une nouvelle ère de créativité. Il serait dommage de limiter la définition aux métavers industriels, éducatifs ou encore culturels.
L’avocat explique notamment pourquoi l’Etat a tout intérêt à promouvoir et soutenir le développement du métavers à l’échelle hexagonale : « La France doit appréhender les métavers comme un enjeu de soft power, en soutenant l’écosystème français des studios de production, des créateurs pour être en mesure de proposer ces expériences dans les années à venir ». Se pose cependant pour l’Etat la question de la régulation, dans un secteur qui connaît des enjeux autour de la propriété intellectuelle, ou encore de requalification en jeux d’argent, comme dans le cas de Sorare. « Il faut trouver le bon curseur pour savoir accompagner l’innovation de manière responsable », conclut Adrien Basdevant.
On notera enfin la présence du gaming tout durant le salon, à l’image de la table ronde animée par l’ADAN autour des nouvelles opportunités offertes par les NFT et le play-to-own. Là encore, la philosophie est la même : plus qu’un effet de mode, les entreprises recherchent désormais des applications concrètes pour séduire à la fois grand public et acteurs institutionnels. Et atteindre la tant souhaitée démocratisation.