Patrick Bellair : « L'intelligence artificielle nous transforme en un orchestre d'une seule personne »

Publié le 30 septembre 2024

Lundi 23 septembre, Patrick Bellair a animé à La Place Fintech | DeFi la matinale "From Zero to Hero", où il a exploré durant toute une matinée les compétences inestimables que peuvent nous apporter les outils d'intelligence artificielle. Vous avez manqué la première matinale de Patrick Bellair ? Rendez-vous début 2025 pour une nouvelle cession.

 

La Place Fintech : Patrick Bellair, quel est votre parcours ?

Patrick Bellair : Je dirige une agence de communication digitale, La dictature du beau, avec des antennes à Paris et à Genève. Nous faisons en sorte que nos clients brillent de la meilleure manière possible sur le web. Nous utilisons pour cela tous les outils qui permettent de gagner en réputation sur le web : création de sites, d’applications, campagnes marketing, réseaux sociaux. Je suis également photographe beauté, dans le secteur de la cosmétique. Je suis enfin régulièrement conférencier et donne des cours, en étant notamment directeur de master à Sub de Pub.

Le liant de tout ça, c’est la création. J’ai eu l’occasion de vivre plusieurs révolutions dont certaines m’ont demandé de repartir de zéro. L’intelligence artificielle est peut-être la plus grosse, car on pensait de manière historique que les métiers créatifs seraient révolutionnés en dernier, après le médical, l’industrie, etc. On s’est aperçu finalement, notamment avec ChatGPT, que ce n’était pas du tout le cas. Beaucoup de gens se demandent ce qui va advenir de leur métier, comment appréhender le futur, etc. L’intelligence artificielle va très vite, et les créateurs de l’IA se soucient peu du remplacement des métiers. C’est pour cela que je réalise beaucoup de conférences et de formations : les gens ont besoin d’être informés.

La Place Fintech : Quels conseils donnez-vous aux professionnels qui ne savent pas par quel angle s’attaquer aux outils d’IA ?

Patrick Bellair : Dans un premier temps, ma recommandation est d’aller à fond dans l’IA, pour savoir ce qu’il se passe, ne pas être aveugle face à ces nouvelles technologies. Il y a de grande chance que vous ne soyez pas remplacé par une IA, mais par quelqu’un qui maîtrise une IA. Aujourd’hui, être compétent avec des outils comme ChatGPT, Midjourney, Runway, Heygen, etc nous donne des superpouvoirs, et nous transforme en un orchestre d’une seule personne. On peut alors faire seul le travail d’une équipe, ce qui pousse les murs de ce qui est faisable ou non.

Cela demande du travail, et beaucoup de culture. Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’IA, je pensais qu’il s’agissait de la mort de l’apprentissage et de la culture. J’ai réalisé que c’était tout l’inverse : j’ai dû me cultiver pour pousser mes compétences et mes aptitudes avec l’IA.

La Place Fintech : Votre travail de photographe et de communicant vous permet-il de mieux saisir ces outils ?

Patrick Bellair : L’IA demande d’avoir dès le départ un véritable bagage. Par exemple, ma connaissance terrain de photographe beauté va me permettre de pousser Midjourney (outil de création d’images, nldr) beaucoup plus loin. Un rédacteur qui utilise ChatGPT va également pouvoir s’en servir beaucoup plus efficacement pour rédiger un texte, car il connaît les ingrédients qui font un bon texte.

La Place Fintech : Vous avez justement développé une méthode pour utiliser ChatGPT plus efficacement, la méthode Recss.

Patrick Bellair :   Recss, qui se prononce “Rex” pour faciliter la mémorisation, signifie « Rôle, explication, contexte, style, sortie ». Il faut d’abord donner un rôle à ChatGPT : « Agis comme un coach sportif, un expert du copywriting ». Il faut ensuite expliquer très en détail ce qu’on attend de l’outil. Vient ensuite le contexte : à qui on s’adresse. On peut également travailler le style : au masculin/féminin, de manière plus inclusive, à la première personne du singulier, dans le style de Maupassant. Enfin, la « sortie » : le style de sortie que l’on souhaite obtenir : un tableau, du code, trois paragraphes de 200 mots, des bullet points.

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