Bitcoin en mai 2025 : record historique sur fond d’optimisme global

Le Bitcoin a franchi de nouveaux sommets en mai 2025, porté par des flux institutionnels massifs, un climat macroéconomique favorable et des avancées réglementaires majeures, tandis que l’écosystème crypto a connu des développements notables tout au long du mois.

En début de mois, la première cryptomonnaie s’échangeait aux alentours de 94 000 dollars. Elle a rapidement repris sa trajectoire haussière amorcée mi-avril après un point bas proche de 75 000 $, reconquérant d’abord le seuil symbolique des 100 000 $. Cette dynamique a culminé le 22 mai, lorsque le Bitcoin a atteint un nouveau record historique à plus de 111 000 dollars. Ce sommet – le premier au-delà des pics de janvier – a marqué l’apogée d’une ascension fulgurante. En fin de période, le BTC a quelque peu retracé et clôturé le mois autour de 104 000 $, conservant l’essentiel de ses gains mensuels.

Un rallye alimenté par l’optimisme économique et réglementaire

Plusieurs facteurs conjoncturels ont nourri ce rallye historique. Sur le plan macroéconomique, les investisseurs ont été rassurés par l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine : les deux puissances ont convenu mi-mai d’une trêve de 90 jours dans leur guerre tarifaire, envoyant un signal positif aux marchés. Parallèlement, l’inflation américaine poursuivait sa décrue vers 2 %, permettant à la Réserve fédérale de maintenir ses taux directeurs stables en mai. Ce contexte économique plus serein a renforcé l’appétit pour les actifs risqués, dont le Bitcoin, perçu comme une valeur refuge alternative en période de liquidités abondantes.

Sur le front réglementaire, le mois de mai a vu se dissiper certaines incertitudes qui pesaient sur l’industrie. Aux États-Unis, la SEC a officiellement abandonné sa poursuite contre Binance et son fondateur Changpeng Zhao, une affaire ouverte en 2023 qui menaçait l’échange crypto leader. Les analystes y ont vu un changement stratégique de l’administration Trump en faveur d’une approche plus pro-crypto. Autre développement significatif : le Sénat américain a adopté le GENIUS Act, un projet de loi établissant un cadre strict pour les stablecoins (réserves en fiat obligatoires à 100 %, audits réguliers, licence fédérale pour les émetteurs, etc.) – texte en voie d’harmonisation avec la Chambre d’ici l’été. De son côté, Hong Kong a promulgué son propre régime régulatoire pour les émetteurs de stablecoins adossés aux monnaies fiat, une première mondiale visant à attirer les entreprises crypto en quête de sécurité juridique. Ces avancées, perçues comme un juste équilibre entre innovation et protection des investisseurs, ont contribué à lever le climat d’incertitude et à doper la confiance autour du Bitcoin.

Adoption institutionnelle et ruée vers les ETF Bitcoin

L’adoption institutionnelle du Bitcoin s’est accélérée de manière frappante durant le mois. Depuis le lancement des ETF Bitcoin au comptant fin 2024, on observe une corrélation entre leurs flux et le prix du BTC. Or, depuis la mi-avril, ces fonds ont enregistré presque exclusivement des entrées nettes – seulement trois journées de sorties ont été comptabilisées en plusieurs semaines. Les actifs sous gestion des ETF américains ont ainsi grimpé en flèche, atteignant fin mai 1,171 million de BTC détenus, tout près du record absolu de 1,182 million. À l’échelle mondiale, pas moins de 59 ETF Bitcoin étaient disponibles et géraient au total plus de 94 milliards de dollars d’actifs en mai, témoignant de l’appétit des investisseurs traditionnels. Cette manne de capitaux a modéré la volatilité du marché et contribué à la hausse du cours. D’ailleurs, la dernière semaine de mai a connu un afflux inédit de capitaux : près de 2 milliards de dollars d’entrées en une semaine dans les produits d’investissement crypto, un record pour 2025, portant le cumul annuel à 5,6 milliards.

Symbole de ce réveil institutionnel, plusieurs acteurs majeurs ont affiché leur intérêt pour le Bitcoin. Le conglomérat média Trump Media & Technology Group (TMTG) a annoncé une levée de 2,5 milliards de dollars afin d’acquérir des bitcoins pour sa réserve stratégique – une initiative voulue par Donald Trump lui-même, illustrant son revirement en faveur des cryptos. Dans la même veine, l’entourage du président américain a lancé de nouveaux fonds dédiés : son conseiller crypto David Bailey a levé 300 millions de dollars pour investir dans le BTC via la société Nakamoto. Les entreprises non financières ne sont pas en reste. Le Paris Saint-Germain (PSG), champion d’Europe de football, a créé la surprise en intégrant le Bitcoin à sa trésorerie – une première mondiale pour un club sportif. L’annonce, faite le 29 mai lors de la conférence Bitcoin 2025 à Las Vegas, précise que le PSG a converti une partie de ses réserves de trésorerie en BTC afin d’adopter une stratégie financière innovante. Cet engouement de grandes entreprises et institutions pour le Bitcoin a consolidé la crédibilité de l’actif numérique et élargi sa base d’investisseurs.

Un écosystème crypto entre succès et défis en mai

Malgré ces signaux au vert, l’écosystème crypto n’a pas été exempt de turbulences en mai. Le principal incident a touché Coinbase, la plus grande plateforme américaine : des hackers sont parvenus à dérober des données clients en soudoyant des employés d’un sous-traitant à l’étranger. L’attaque, révélée mi-mai, pourrait coûter entre 180 et 400 millions de dollars à Coinbase selon le rapport financier du 15 mai. La société a refusé de payer la rançon de 20 millions exigée par les pirates, préférant coopérer avec les autorités et offrir une récompense aux éventuels informateurs. Ironie du sort, cet épisode survient alors que Coinbase s’apprête à intégrer l’indice S&P 500 – une étape symbolique de l’adoption mainstream des cryptomonnaies – ce qui a quelque peu terni ce moment historique. L’incident souligne les défis persistants en matière de sécurité dans un secteur en pleine maturation, où plus de 2 milliards de dollars ont été volés en 2024 dans des attaques liées aux crypto-actifs. Des voix appellent ainsi à un renforcement des contrôles internes et des pratiques de cybersécurité au sein des entreprises du secteur.